CHAPITRE III

Vaisseau-monde protection vong, orbite de Coruscant

Deux gardes vong étaient chargés de l’accompagner à son dernier entretien. A la réunion où elle serait condamnée à mort.

Elle avait peur. Les deux soldats pouvaient la tuer à tout moment… sur un coup de tête. Ni l’un ni l’autre n’avaient le moindre respect pour sa vie.

Elle les méprisait. Des êtres hideux et anonymes, des drones dont les noms resteraient à jamais inconnus ! Un jour, proche sans doute, ils mourraient au combat et sombreraient dans l’oubli.

Elle les enviait. Leur vie, bien que courte, serait quand même plus longue que la sienne.

La prisonnière s’appelait Viqi Shesh. Ancienne sénatrice, représentant Kuat auprès de la Nouvelle République, elle servait depuis longtemps d’espionne aux Yuuzhan Vong et leur transmettait des informations cruciales sur le gouvernement. Elle avait fidèlement obéi à ses nouveaux maîtres.

Mais la loyauté ne comptait pas à leurs yeux. Pendant l’invasion de Coruscant, Viqi avait eu pour mission d’enlever Ben, le fils de Luke et de Mara Jade. Elle avait échoué. Ses ennemis, grâce à un coup d’avance sur elle, étaient parvenus à mettre le gosse en sûreté. Persévérant, Viqi avait quand même failli réussir… mais une contre-attaque menée par Lando Calrissian et ses droïds de combat l’avait laissée disgraciée et sans défense aux mains des Yuuzhan Vong.

Dire qu’elle avait toujours cru qu’un jour, son travail d’espionne serait richement récompensé. Et aujourd’hui elle était prisonnière sur le Domaine Dal, le vaisseau amiral de Tsavong Lah, le maître de guerre des Yuuzhan Vong.

Viqi Shesh souffrait. Des neathlats, des bandages vivants, étaient collés sur son avant-bras, là où le garde du corps noghri de la princesse Leia l’avait mordue jusqu’à l’os. Des neathlats étaient aussi plaqués sur les brûlures infligées par le sabre laser de Leia sur son dos. Les créatures accéléraient la vitesse de guérison, mais ne diminuaient pas la douleur. Ce n’était pas la voie des Vong. Au contraire, elles irritaient les terminaisons nerveuses, augmentant la souffrance.

Viqi n’avait plus d’amis. Personne ne prendrait sa défense. Elle avait déçu ses nouveaux alliés en n’ayant pas réussi à leur amener Ben Skywalker. Et les réfugiés de Coruscant connaissaient maintenant sa trahison.

Mais elle n’était pas désarmée. Pas tant qu’il lui restait son intelligence et son expérience politique. Contre Tsavong Lah, elle possédait une arme.

Les gardes l’escortaient dans un couloir interminable. Les parois n’étaient pas rectilignes, les coins pas du tout à angle droit. Les surfaces pourpres ressemblaient à des muscles. Une odeur de viande crue flottait dans l’air et Viqi se força à réprimer son dégoût.

Elle se trouvait au cœur du vaisseau-monde, sans doute dans un endroit éloigné des centres de commandement, car les couloirs étaient déserts. Bien. Malgré sa souffrance et sa situation, elle savait encore raisonner analytiquement.

Ils atteignirent une grande salle aux murs identiques à ceux du couloir. Au fond se trouvait une double porte surveillée par deux membres de la garde prétorienne des Vong. Ils l’ouvrirent pour les laisser passer.

Derrière, il y avait une nouvelle salle, ovale et toujours rouge. Le sol, descendait en pente douce vers une ouverture circulaire. Dans le trou ondulait une masse sombre qui débordait de vingt centimètres de son « bassin ».

Tsavong Lah, le grand planificateur de l’invasion yuuzhan vong, était debout à côté du puits. Tatoué et scarifié à l’extrême, comme tous les Vong de haut rang, ses lèvres avaient été taillées en lambeaux qui tressaillaient quand il soufflait, et son corps était marqué d’écailles couleur sang : des implants soulignant son importance. Son avant-bras gauche avait été remplacé par une pince radank, recouverte d’écailles écarlates et de pointes, ses doigts segmentés et articulés d’une façon anormale pour les Yuuzhan Vong comme pour les humains. Des nécrophages tourbillonnaient autour de l’articulation.

Viqi réprima un frisson. Malgré les mutilations et les décorations de Tsavong Lah, le maître de guerre l’avait toujours attirée. Elle avait une faiblesse pour les mâles puissants et ambitieux. Mais la pourriture qui rongeait le guerrier, menaçant de lui faire perdre sa griffe et sa position, lui donnait envie de vomir.

Les gardes s’immobilisèrent devant Tsavong Lah, qui dévisagea la prisonnière.

— Soyez consciente de l’honneur que je vous fais, déclara-t-il. Il n’est pas commun pour quelqu’un de ma position de venir assister à l’élimination des déchets.

Viqi le regarda puis fixa le puits de ténèbres. Dans le nuage flou, sur les bords, elle reconnut des mouvements familiers. Les mêmes que ceux de nécrophages qui infestaient le bras de Tsavong Lah…

Cachant sa révulsion, elle demanda :

— C’est le destin que vous m’avez choisi ?

— En effet, répondit le maître de guerre en désignant un des deux gardes. Denua Ku vous tuera. Si vous êtes polie, je vous laisserais le choix de la méthode d’exécution. Denua peut vous briser les vertèbres, vous embrocher avec son bâton ou vous mordre. Votre corps sera jeté dans le puits. Les créatures, à l’intérieur, l’ignoreront jusqu’à ce qu’il se décompose. Alors elles fondront sur lui, le rongeant jusqu’à ce qu’il n’en reste rien. Vous disparaîtrez dans les ténèbres, Viqi Shesh. Vous cesserez d’être, comme si vous n’aviez jamais été.

Malgré son estomac noué, Viqi gardait le contrôle de ses émotions.

— Pourquoi ne puis-je pas me contenter de sauter ? Je me noierai, les poumons remplis de vos bestioles. Comme ça, les deux gardes n’auront pas à participer…

Elle sentit monter la colère des guerriers, mais Tsavong Lah ouvrit les yeux, surpris.

— Vous voulez compenser votre échec ?

— Bien sûr. Si vous me le demandez. Mais je préférerais que vous arrêtiez de me mentir. Continuez et je sauterai moi-même pour échapper à cette forme particulière de torture…

— Mentir. Une accusation intéressante… et une insulte délibérée. (Tsavong Lah sourit.) Vous pensez que la mort est le pire sort qui vous attend. Mais vous vous trompez…

— J’affirme que vous mentez, et voilà pourquoi, dit Viqi. Vous prétendez vous débarrasser de moi parce que j’ai échoué. Mais c’est faux. D’autres ont échoué et ont survécu… parce qu’ils vous étaient encore utiles. Vous me mettez à mort parce que vous pensez que je ne vous sers plus à rien. Que je ne suis plus utile…

— Je suis impressionné, dit Tsavong Lah. Vous avez raison. Je vous tue parce que vous n’êtes plus utile, Viqi.

— Et c’est là que vous vous trompez. Il me reste mon arme la plus puissante, maître de guerre… mon cerveau. Assise dans ma cellule, j’ai découvert une menace qui vous concerne. Qui met en péril votre autorité sur les Yuuzhan Vong, vos plans pour cette galaxie, tous vos projets. Un danger dont vous n’avez même pas connaissance… Seule j’en ai découvert le secret.

— Alors révélez-le-moi !

— Non. (Viqi désigna les gardes.) Pas tant que ces êtres indignes peuvent m’entendre. Pas devant témoin.

Tsavong Lah fit un geste. Les gardes prirent les bras de Viqi et, la soulevant sans effort, ils la placèrent au-dessus du puits. Des points noirs sautèrent et se posèrent sur les pieds de la prisonnière. Puis sur ses jambes et ses cuisses. Et plus haut encore.

— Ces gardes sont parfaitement à même d’écouter vos dernières paroles, dit Tsavong Lah.

Viqi le dévisagea sans montrer sa peur.

— Dans cette pièce, je n’ai confiance qu’en vous et moi. Je ne révélerai pas ce que je sais devant des étrangers, même si mon silence scelle mon destin. Si je meurs en gardant le secret, peut-être découvrirez-vous la vérité un jour. Et peut-être survivrez-vous. Tandis que si je parle devant des ennemis… Non, je ne vous trahirai pas. Alors lâchez-moi !

Ce n’était pas de la comédie. Si la peur de Viqi était réelle, sa rage aussi.

Tsavong Lah la considéra un long moment. Enfin, il fit un signe aux gardes, qui reculèrent d’un pas et la lâchèrent. La prisonnière tomba maladroitement et faillit s’effondrer. Un faux pas, et elle basculerait dans le puits…

Les gardes quittèrent la salle.

Viqi avait la situation en main ! Pour le moment. Si elle réussissait à pousser son avantage, elle vivrait.

— Alors ? demanda Tsavong Lah.

— Votre corps rejette ses récentes modifications, expliqua-t-elle. Je sais ce que vous pensez… Vous voyez dans cette douleur un message des dieux, convaincu qu’ils veulent que vous trouviez la voie. Mais là encore, vous vous trompez. On vous trahit, maître de guerre. Les modeleurs vous ont greffé un membre défectueux. Bientôt, ils tenteront de vous manipuler… Ils exigeront de prendre certaines décisions militaires, politiques. Et quand vous leur obéirez, la douleur diminuera. Alors que si vous résistez, votre corps se révoltera de nouveau… Vous serez leur esclave.

Tsavong Lah resta silencieux, le regard opaque.

Crétin méprisable et prévisible, pensa Viqi. Je te tiens…

Pas un trait du visage de la prisonnière ne bougea. Révéler ses sentiments aurait été une grave erreur.

Il avait fallu à Viqi, seule dans sa cellule, tout son talent politique, plus ses capacités d’invention et d’analyse, pour mettre au point cette histoire. Pas pour découvrir la cause réelle des problèmes de Tsavong Lah, mais pour inventer une conspiration crédible. Les modeleurs auraient du mal à prouver leur innocence. Il leur faudrait du temps. Du temps qu’elle mettrait à profit pour s’échapper.

— Une idée… intéressante, dit enfin le maître de guerre. Et si vous vous trompez ?

— Je ne me trompe pas. Donnez-moi le temps de voir mon hypothèse prouvée. Ensuite, tuez-moi si vous le désirez. Au moins, je mourrai en vainqueur.

Tsavong Lah étudia un long moment la prisonnière. Enfin, il acquiesça.

— Nous verrons. Je vais vous assigner des missions jusqu’à ce que je possède les preuves de cette conspiration… ou que ma patience soit à bout.

Il cria quelques mots et les gardes réapparurent. Sur un signe de leur maître, ils prirent Viqi par les épaules et la reconduisirent à la porte.

Chaque pas l’éloignait du puits, aidant à détendre les liens qui lui nouaient le ventre.

Chaque pas, comme un roulement de tambour, soulignait la petite phrase qui puisait dans son esprit.

Je suis vivante.

Je suis vivante.

Je suis toujours vivante…

Occupation de Borleias, troisième jour

Le comlink de Wedge le réveilla en sursaut. Les pieds du général glissèrent du bureau et ses bottes heurtèrent le sol avec fracas.

Wedge s’assit, se demandant où il était, ce qu’il faisait là.

Puis la mémoire lui revint.

Son bureau était sombre. Il s’était endormi avant de rejoindre ses quartiers. Attrapant le comlink, il l’approcha de sa bouche.

— Allez-y, murmura-t-il, se demandant combien de temps il avait dormi.

Quelques minutes, peut-être…

— Général, ici le Mon Mothma. L’une de nos patrouilles a repéré un transporteur escorté de chasseurs à l’entrée du système…

— Des Yuuzhan Vong ou des réfugiés ?

— Ni les uns, ni les autres, monsieur. Leur officier des communications affirme avoir à bord les membres du Conseil de la Nouvelle République. Leurs codes d’authentification sont à jour.

Wedge fronça les sourcils. Le Conseil, encore en activité ? Composé des conseillers privés de Borsk Fey’lya, cet organisme servait d’intermédiaire entre le chef d’Etat et son gouvernement. Mais après la mort de Fey’lya et la fuite des sénateurs, Wedge avait cru les conseillers éparpillés, fuyant devant les Yuuzhan Vong.

— Que demandent-ils à part l’autorisation de se poser ?

— Ils… ils veulent avoir une réunion avec vos hommes et vous, dès que possible, monsieur. Ils affirment qu’ils vous apportent des ordres.

Wedge secoua la tête. Comme s’il avait besoin des manigances d’un groupe de politiciens obsolètes…

— Très bien, soupira-t-il. Demandez à deux escadrons de se placer en cercle et d’illuminer une zone d’atterrissage loin du complexe. Racontez au Conseil qu’il s’agit d’une marque d’honneur militaire… une tradition de l’Escadron Rogue. Si c’est un tour des Vong, que les chasseurs tirent dans le tas. Sinon, ajouta Wedge en soupirant, conduisez le Conseil à la salle de conférences. Commencez le plus vite possible le réapprovisionnement et les réparations du vaisseau des politicards. Ça vous permettra d’envoyer une équipe de techniciens à bord pour s’assurer qu’ils ne nous réservent pas de surprise. Compris ?

— Compris, monsieur.

— Terminé.

Wedge se leva, soucieux. Il avait un mauvais pressentiment, comme chaque fois que des politiciens se mêlaient de ses affaires.

Un pressentiment qui s’était toujours révélé exact…

 

Luke et Mara entrèrent dans la salle de conférences. Luke tenait sa tasse de chocolat d’une main et le café de Mara de l’autre. La jeune femme portait Ben.

La pièce était déjà bondée. Les officiers et les conseillers de Wedge prenaient les deux tiers de la table. Plusieurs fauteuils vides attendaient leurs invités.

Face à la porte, Wedge présidait. Parlant à voix basse à Tycho, il fit signe à Luke de les rejoindre.

La plupart des officiers avaient été tirés de leur sommeil. Comme Luke.

Se laissant tomber dans un fauteuil, près de celui de son mari, Mara jeta un coup d’œil à Lando, assis à ses côtés. Il paraissait épuisé et ses yeux étaient injectés de sang.

— Gueule de bois ? demanda Luke.

Lando fit la grimace.

— Arrête de hurler.

— Je peux siffler pour qu’on t’apporte un café.

— Si tu siffles, ma tête explosera. Il y aura de la cervelle partout.

Mara secoua la tête.

— De la cervelle ? Non, seulement des fragments d’os…

Lando lui jeta un regard blessé. Réprimant un sourire, Luke attendit que Ben soit bien calé sur les genoux de Mara pour lui tendre sa tasse.

Un bruit dans le couloir. Des pas se rapprochaient.

Une dizaine de personnes entrèrent dans la salle de conférences.

Luke en connaissait plusieurs de vue.

Le premier était Pwœ, un Quarren. Vaguement humanoïdes, les Quarrens mettaient souvent les humains mal à l’aise. D’une espèce aquatique, leur tête arborait quatre tentacules en guise de menton. Pourtant, tous les Quarrens étaient civilisés… enfin, presque tous, pensa Luke en étudiant Pwœ. Le conseiller était un ambitieux sans scrupules qui n’aimait pas les Jedi.

Luke n’aurait guère été étonné s’il apprenait que Pwœ était mêlé à la formation de la Brigade de Paix, un groupe de collabos qui enlevait les Jedi pour les livrer aux Yuuzhan Vong.

Aujourd’hui, Pwœ portait une longue robe verte contrastant avec le cuir orange de sa peau. Il balaya la pièce de ses yeux turquoise et s’attarda sur Luke un moment. Puis il s’assit dans le fauteuil opposé à Wedge.

Chelch Dravvad, de Corellia, s’installa à la droite de Pwœ, et Fyor Rodan, de Commenor, à ses côtés. Des humains entre deux âges… avec une aura artificielle de politiciens à la parade, pensa Luke. Evitant les regards des occupants de la salle, ils se concentrèrent sur Pwœ.

Le suivant était Niuk Niuv, un Sullustéen. Si des ingénieurs en biologie avaient décidé de créer une race de jouets en peluche, ils n’auraient pas pu faire mieux. Les Sullustéens avaient de grandes oreilles, des bajoues et des traits innocents. Seuls les Ewoks étaient plus populaires auprès des enfants humains.

Mais comme les Ewoks, les Sullustéens pouvaient faire des adversaires dangereux.

Et Niuk Niuv l’était… D’ailleurs, il s’opposait aux Jedi depuis son entrée au Conseil.

Il s’assit à la gauche de Pwœ.

Le dernier membre du Conseil… Les autres n’étaient que des assistants, databloc en main, l’air inquiet… et des gardes, comlink prêt à l’emploi.

Luke se leva comme les autres, par respect pour les sénateurs et les membres du Conseil, mais il sentit l’onde de mécontentement traverser l’assistance offensée. Le nombre de gardes suggérait que les nouveaux venus ne faisaient pas confiance à Wedge pour leur sécurité.

L’insulte était réelle. Délibérée ou accidentelle ?

— Conseillers, commença Wedge, bienvenue sur Borl

Pwœ leva la main.

— Général Antilles, vous vous adressez aussi au Chef de l’Etat.

Le regard de Wedge se posa sur une broche épinglée sur la robe de Pwœ. Le symbole de la Nouvelle République… en or massif, entouré d’étoiles. Borsk Fey’lya l’avait parfois porté.

Luke vit Wedge réfléchir. La prise de pouvoir de Pwœ n’était certainement pas légale, mais dans ces circonstances troublées, réalité faisait parfois loi…

— Je vous félicite de votre promotion, dit Wedge avant de faire signe aux conseillers de s’asseoir. Si vous me permettez… Où sont Cal Omas et Triebakk ?

Pwœ écarta les mains.

— Hélas, nous l’ignorons. Sans doute ont-ils péri pendant l’assaut sur Coruscant.

— Deux victimes de plus à ajouter à la liste…

— En effet.

Les nouvelles étaient mauvaises. Omas, le sénateur représentant les exilés d’Alderaan, et Triebakk, un Wookie de Kashyyyk, ne partageaient pas la haine des Jedi de leurs collègues. Leur influence était modérée, mais leur disparition laissait le Conseil aux mains d’êtres qui avaient souvent essayé de traiter avec les Yuuzhan Vong, de négocier au lieu de se battre…

Les soupçons de Luke s’éveillèrent. Les deux conseillers avaient-ils vraiment péri sur Coruscant ? Ou avaient-ils été abandonnés par ces bureaucrates… voire poussés dans le vide lors du voyage ? Secouant la tête, il tenta de chasser ces pensées.

Mara se pencha vers lui.

— J’ai « entendu », murmura-t-elle. Et je partage ton opinion.

— Nul besoin de la Force pour lire dans les pensées de Luke, murmura Lando. Son expression était claire.

— Chut, murmura Luke. Sinon, je fais du bruit dans ton oreille.

Lando se redressa vivement.

Pwœ fixait Wedge, l’air impatient.

— Nous devrions commencer…

— Dans une minute, dit Wedge. Certains membres de mon équipe ne sont pas encore arrivés…

Un sourire flottait sur le visage de Wedge. Luke le connaissait assez pour savoir qu’il dissimulait souvent sa colère.

— Je croyais que vous vous teniez à notre disposition, protesta Pwœ. Le temps presse.

Des pas résonnèrent dans le couloir. Booster Terrik traversa la salle pour s’asseoir à côté de Tycho. Danni Quee le suivit, portant des datablocs. Ses cheveux blonds désordonnés étaient noués en queue-de-cheval.

Elle s’assit près de la porte, derrière Corran Horn.

— Navrée, dit-elle à Wedge.

— Il n’y a pas de quoi, répondit-il. (Il fit signe à un des gardes.) La porte.

Le garde regarda Pwœ, attendit un signe de tête et s’exécuta.

— Maintenant nous pouvons commencer.

— Bien, dit Pwœ. D’abord, je veux vous rassurer… sachez que le gouvernement de la Nouvelle République est de nouveau actif. Après la mort de Borsk Fey’lya et compte tenu du désordre, au Sénat, le Conseil a décidé de prendre les rênes du pouvoir. Nous préparons la réorganisation de nos forces et la reconquête de Coruscant. Tous les gouvernements planétaires de la Nouvelle République reconnaissent notre légitimité et attendent les ordres.

Luke et Mara échangèrent un regard. Elle but une gorgée de son café et fit la grimace, comme si l’amertume de la boisson en était la cause.

Wedge se contenta d’un signe de tête. Pwœ attendit… rien ne vint. Il reprit la parole après un silence inconfortable.

— Nous vous félicitons de votre succès sur Borleias, général.

— Merci… mais nous n’avons pas encore réussi. Nous avons repris ce complexe en utilisant une force bien supérieure à celle de l’ennemi. Ce qui ne prouve rien, hélas.

— Bien entendu. Pourtant, j’ai besoin de connaître les détails de ce que vous avez accompli ici…

Sans émotion, sans un mot de trop, Wedge rendit compte de la situation sur Borleias. Luke vit les conseillers acquiescer et murmurer.

— Vous avez bien fait de prendre l’initiative et d’anticiper les besoins de la Nouvelle République, déclara Pwœ. Nous n’en attendions pas moins de vous, bien sûr. Mais nous reprenons à présent le contrôle de cette opération, afin de l’intégrer dans la structure de commandement et de la coordonner avec les autres actions entreprises pour réagir à ce désastre. Sienn Sovv reste le Commandant Suprême de nos forces armées. Vous continuerez d’en répondre devant lui. Voici ses premiers ordres.

Niuk Niuv fit glisser un module informatique sur la table. Wedge le prit et l’enficha sur son databloc.

— Puisque ce sont vos plus proches collaborateurs, je vais parler devant eux, ajouta Pwœ.

Wedge fixa le Quarren. Son visage restait impassible, mais son attitude exprimait de la désapprobation. Annoncer des ordres à ses subalternes sans son autorisation revenait à mettre en question la compétence de l’officier. Et à nier son droit à limiter les informations.

L’ignorant, Pwœ continua.

— Général Antilles, nous voulons que Borleias devienne une forteresse. Nous aimerions que vous résistiez aux Yuuzhan Vong, même quand tous les exilés auront quitté Coruscant. Les Vong ne supporteront pas la présence d’une base militaire de la Nouvelle République aussi près de Coruscant, sur un carrefour hyperspatial d’une telle importance… Ils s’acharneront sur vous, ce qui nous offrira un temps crucial pour nous regrouper et venir vous relever. Alors vous vous servirez de Borleias pour préparer la reconquête de Coruscant. Vous devez tenir à tout prix. Pouvons-nous compter sur vous ?

— Quelles forces et quel matériel aurai-je pour cette mission ? demanda Wedge.

Pwœ hésita.

— Le plus gros du troisième groupe n’est pas dans ce secteur, je crois ?

— Oui. Nos vaisseaux sont éparpillés dans l’espace… sur des points de rendez-vous, en opération, en coordination avec d’autres groupes. Je dois les rappeler.

— Inutile. Vous vous sous-estimez, général. Nous vous laissons une grande partie du matériel présent dans le système de Pyria. Cela devrait vous suffire jusqu’à la relève. Bien sûr, vous pouvez intégrer les forces arrivant de Coruscant et toutes les unités volontaires choisissant de vous rejoindre…

Wedge secoua la tête.

— Conseiller Pwœ, j’ai peur d’être obligé de refuser votre mission.

Un silence glacial s’abattit sur la salle. Luke se demanda s’il ne rêvait pas. Au fil des années, il avait vu Wedge « réinterpréter » les ordres afin d’agir au mieux pour l’Alliance, puis pour la Nouvelle République. Mais il n’avait jamais refusé d’obéir.

Pwœ se raidit.

— J’ai peut-être fait une erreur en présentant cela comme une demande, général Antilles. Il s’agit bien sûr d’un ordre.

— Je comprends. Je le refuse néanmoins.

— En tant qu’officier de la Nouvelle République, vous ne le pouvez pas.

— Je démissionnerai…

— En pleine période de crise, une démission serait considérée comme un acte de trahison, dit Pwœ.

Luke sentait la rage du Quarren, mais le sentiment paraissait décalé. Pwœ était outragé. Pas parce qu’il prenait Wedge pour un traître, mais parce qu’il refusait d’obéir.

Pour la première fois, le général sourit. Mais sans la moindre joie. Luke imagina Wedge dégainant son blaster et tirant à bout portant sur Pwœ.

Le Jedi saisit la garde de son sabre laser – avant de comprendre qu’il ne voyait pas ce que Wedge allait faire, mais ce qu’il aurait aimé faire.

— Un acte de trahison, répéta Wedge. Une bien curieuse accusation en de telles circonstances. Mais nous n’y reviendrons pas… Comme nous ne reviendrons pas sur la légitimité de votre nomination à la tête de l’Etat. Je vais vous proposer un marché, conseiller Pwœ. J’établirai une liste de moyens et de privilèges. Donnez-les-moi et je tiendrai Borleias. Sinon, je vous transmettrai ma démission dans les minutes qui viennent…

L’outrage vibra dans la voix de Pwœ.

— Vous ne pouvez dicter vos conditions à vos supérieurs…

— J’ai l’impression que si.

Pwœ se retourna vers Tycho, assis à côté de Wedge.

— Colonel Celchu, je vous nomme général. Vous conduirez la mission que j’avais confiée à ce traître…

Il s’interrompit quand Tycho secoua la tête.

Pwœ prit une longue inspiration. Il balaya la salle du regard, fixant un à un les officiers. Puis il se détendit et bascula en arrière dans son fauteuil.

— D’accord. Au nom de la coopération, je suis prêt à écouter ce que vous demandez.

— Primo, je veux toutes les forces actuellement présentes dans le système de Pyria, déclara Wedge, y compris celles qui nous ont rejoints lors de notre retraite de Coruscant. Celles qui sont en transit resteront sous mon commandement.

Luke vit Wedge donner à Tycho un léger coup sous la table. Tycho ouvrit son databloc et commença à taper, jetant de temps en temps des coups d’œil à Wedge, comme s’il transcrivait ses paroles…

Mais il faisait tout autre chose, Luke en était certain.

— Secundo, je veux le Lusankya.

Pwœ faillit bondir.

— Le plus puissant vaisseau de notre flotte ? Je ne pense pas…

— Je crois que si. Ce n’est pas fini. Quand les Yuuzhan Vong auront décidé d’assiéger le système, l’approvisionnement risque d’être problématique. Je veux trois mois de stocks de nourriture, de matériel médical, de carburant et de moyens logistiques. Et je vous donne trois jours pour me les fournir. Sinon, nous partirons. Enfin, une dernière chose…

— Vraiment ? La dernière ? ironisa Pwœ, glacial.

— Je veux le droit de communiquer directement avec tous les officiers, de les inviter à nous rejoindre ici et d’accepter leurs transferts, sans avoir à passer par le système hiérarchique habituel…

— Antilles, vous êtes dérangé. Vous auriez dû être mis à la retraite il y a bien longtemps.

— Je l’étais, Pwœ. J’aurais dû y rester. Et si le Conseil avait été plus compétent, j’y serai encore. (Wedge leva les mains.) Alors ?

— Refusé, bien sûr.

— Comme vous voulez. Quand cette réunion sera terminée, j’ordonnerai aux troupes d’abandonner Borleias. Le temps que vous envoyiez une autre force d’occupation, les Yuuzhan Vong se seront installés. Et non, je ne bluffe pas.

Pwœ fixa Wedge. Longuement.

— Une minute, dit-il enfin.

— Je vous en prie, prenez-en deux.

Pwœ se tourna vers ses conseillers et se lança dans une conversation à voix basse. Wedge se pencha vers Tycho. Dans la salle, les murmures enflèrent.

— J’aimerais avoir le sens politique de ma sœur, souffla Luke à Mara. Ou le tien. Que fait Wedge ?

— Pwœ ment, dit Mara. Il veut que Wedge tienne Borleias, mais il n’enverra pas de renforts. La planète tombera et tout le monde mourra.

Luke fronça les sourcils.

— Mais pourquoi la tenir, alors ?

— Pour donner le temps aux membres du Conseil de rentrer chez eux et de se préparer… A la guerre, ou à des négociations avec les Yuuzhan Vong. Même chose pour les membres du Sénat. Et si Wedge se bat bien, les Yuuzhan Vong, impressionnés, offriront peut-être de meilleures conditions…

Luke jeta un coup d’œil à Wedge.

— Bref, il vient de négocier… pour rien. Un peu plus de puissance, pour tenir quelques semaines…

— Exact.

— Mais tous ceux qui resteront ici périront. Plus tard, c’est tout.

— En effet.

— Pourquoi ai-je posé la question ?

Mara esquissa un sourire.

— Si Wedge négocie, c’est qu’il a un atout dans sa manche. Tu le sais.

Les membres du Conseil se turent et Pwœ se tourna vers Wedge. Un silence de mort tomba sur la salle.

— Général, nous n’apprécions ni vos méthodes, ni votre arrogance. Cette mission accomplie, vous pouvez oublier votre carrière militaire…

Wedge sourit.

— Mais vous acceptez.

— Oui. Nous acceptons. Je vous relève avec un certain plaisir du commandement du troisième groupe de la flotte, même si vous conservez votre grade et la tête cette garnison.

— Transmettez vos ordres sur l’HoloNet à toutes nos forces armées, en confirmant notre accord, et vous pourrez considérer que j’accepte. (Wedge jeta un œil au databloc de Tycho.) Mais je vous conseille de vous presser. L’Escadron Rogue a signalé l’approche d’un vaisseau éclaireur yuuzhan vong. La guerre est à nos portes.

Wedge se leva.

— La réunion est terminée, Planning opérationnel dans cinq minutes.

Il fit un signe à Luke, Mara, Lando, Booster et quelques autres, leur signifiant que leur présence était requise.

Les membres du Conseil se levèrent, foudroyant Wedge du regard, mais il ne leur prêta aucune attention. Le garde ouvrit la porte et Pwœ sortit le premier, rayonnant de colère et de suffisance.

Luke secoua la tête. De la suffisance. Pwœ méprisait Wedge parce qu’il savait sa mort proche. La colère du Jedi monta, mais se dissipa aussitôt.

Mara sourit.

— Je l’ai senti !

— Il est difficile d’être serein en permanence.

— Tant mieux. Je détesterai ça.

 

Gavin Darklighter approcha de Wedge.

— Alors, quels résultats ?

— Tous les vaisseaux du troisième groupe situés à moins de quatre heures sont à présent en transit hyperspatial vers Borleias.

— Bon travail.

Gavin se pencha vers son commandant et baissa la voix.

— Général, aucun Rogue en patrouille ne m’a signalé l’approche d’un éclaireur vong.

— Mais si. Il y a cinq ou six heures… En orbite autour de Borleias.

Gavin réfléchit.

— Attendez… C’était l’épave d’un corail-skipper. Un de ceux que nous avons abattus en arrivant.

— En effet. Et un corail-skipper peut servir d’éclaireur.

— Oui.

— Et l’Escadron Rogue l’a signalé.

— Oui.

Gavin sourit. Il jeta un coup d’œil à la porte, que les derniers membres du Conseil franchissaient, pressés et nerveux.

— Monsieur, la façon dont vous trafiquez la réalité m’étonnera toujours.

 

La navette du Conseil s’envola. Quelques minutes plus tard, Wedge fit fermer la porte de la salle de conférences et posta des gardes à l’extérieur.

Tycho, Luke, Mara, Lando, Booster, Danni, Gavin et Corran étaient assis autour de la table.

— L’un d’entre vous veut-il des explications ? demanda Wedge.

Luke prit la parole.

— Sommes-nous certains d’avoir été jetés en pâture aux Vong ?

— Soyons rationnels, dit Wedge. Pwœ vient de me céder le plus puissant de nos derniers vaisseaux de combat, plus assez de matériel pour diminuer de façon notable la capacité de défense de la Nouvelle République. Les vies des réfugiés de Coruscant, et l’importance militaire de Borleias méritent-elles un tel sacrifice ?

Luke secoua la tête.

— Non.

— Le prétendu « Conseil » a donc vendu la Nouvelle République. C’est la seule explication. Pwœ et ses collègues sont déjà convaincus que nous perdrons et que les Yuuzhan Vong domineront la galaxie. Ils abandonnent le combat. Et vu leur position, peut-être signent-ils la fin de la Nouvelle République.

— Je suppose.

— Revenons sur Borleias. Notre situation est pire que prévu. Nous pensions pouvoir quitter ce rocher, rejoindre Bel Iblis et Kre’fey et échafauder des plans pour battre les Vong… Nous n’avons plus cette option. Le Conseil nous a condamnés… Nous, et la Nouvelle République. C’est le moment d’être créatif. Si vous avez des idées, je suis prêt à les entendre…

— Le Conseil nous a condamnés… répéta Luke, pensif. Wedge, si tu crois la situation désespérée, pourquoi avoir accepté cette mission ?

— Parce qu’en un sens… Pwœ n’a pas tort. Pyria doit être défendu. Les Yuuzhan Vong doivent être ralentis. Et si vous me permettez un accès de mégalomanie, je suis le plus qualifié pour cette mission. Qui nommeraient-ils pour me remplacer ? Un commandant qui suivrait leurs ordres avec une loyauté aveugle et enverrait ses hommes à la mort… Je ne compte pas finir ici, Luke. Et même si tenir Borleias se révèle impossible, je veux que la mention de son nom fasse pleurer les enfants vong… Maintenant, revenons à ma première question. Des idées ?

Le silence s’éternisa. Enfin, Luke s’éclaircit la voix.

— Il y a deux façons de se battre : la souple et la dure. A l’époque de l’Alliance, nous avons utilisé la méthode souple. La Nouvelle République a choisi la dure. Le Conseil s’attend à ce que tu fasses de même. Mais ça ne marchera pas. Comme en politique… Si nous continuons dans la même voie, nous sommes perdus.

Wedge acquiesça.

— Et alors ? demanda Lando. Quelle est l’idée ?

— Nous devons arrêter d’utiliser les armes de la Nouvelle République contre les Yuuzhan Vong. Il faut frapper avec l’Alliance Rebelle. Ici, et à plus grande échelle.

— Mais l’Alliance Rebelle a disparu, souffla Danni. Elle est devenue la Nouvelle République.

— Exact, acquiesça Luke. Ce que je propose… Eh bien, je crois qu’il est temps de créer une nouvelle Alliance Rebelle. Une force qui ne soit pas limitée par les traditions et la vision à court terme du gouvernement actuel. Quelque chose de différent…

— Une trahison ! lança Booster. J’adore.

— Une force de résistance, dit Wedge. Une résistance secrète, dans ce cas. Nous ne pouvons pas clamer notre indépendance et partir combattre les Yuuzhan Vong la tête haute… Des unités cachées dans des endroits discrets. Des opérations qui ne passeront pas par le Haut Commandement de la Nouvelle République.

— Oui, dit Mara. Si nous prenons cette décision, c’est là le maillon faible.

Tycho la regarda, sourcils froncés.

— Traduction ?

— Au sens légal du terme, ce que nous ferons est une trahison, Tycho. Wedge a déjà prouvé qu’il était prêt à contourner les règlements : il s’approprie une partie importante des forces armées de la Nouvelle République et les utilise sans vraiment suivre les ordres. Mais la proposition de Luke va plus loin. Il s’agit de s’approprier des munitions et du matériel et de les livrer à une force privée. Même si nous sommes vainqueurs, nous pouvons être tenus pour des traîtres par l’Histoire, avec un grand « H ». Etes-vous prêt à ça, Wedge ?

Antilles, l’air troublé, ne répondit pas tout de suite.

Enfin, il regarda Mara, puis les autres.

— Nous sommes au bord de l’anéantissement. Je ne parle pas de notre gouvernement, mais de notre culture et de notre histoire. Si les Yuuzhan Vong gagnent, ils ne nous chasseront pas de la galaxie. Ils nous ingéreront et nous digéreront. Nous deviendrons des Yuuzhan Vong et tout ce que nous défendions disparaîtra. Ce sera comme si quelqu’un coupait le courant d’un holo. Nous nous effacerons sans laisser de trace. (Sa voix devint rauque.) Je ne laisserai pas ça arriver à mes filles, ou à mes descendants. Voici ce que je propose.

Dégainant son blaster, il le fit glisser au centre de la table.

— Quelqu’un a besoin d’un blaster ? C’est le mien. Si je le pose ici, c’est parce que je n’hésiterais pas une seconde à le donner à l’un d’entre vous, ou à vous confier ma vie. Et c’est ainsi que je vous propose de construire cette résistance. Confiez-vous à quelqu’un uniquement si vous êtes prêt à lui confier votre vie ou celle de vos enfants. Nous allons installer des contacts, des bases et des cellules, comme au temps de l’Alliance Rebelle. La Nouvelle République essaye de frapper les Vong là où ils sont forts… nous trouverons le moyen de les frapper là où ils sont faibles. Et si… ou quand… la Nouvelle République tombera, nous serons là. Entendu ?

Un par un, les participants acquiescèrent ou levèrent la main, sauf Booster.

— Je suppose, grogna-t-il.

— D’accord, dit Wedge. Nous formons dès à présent le cercle intérieur de cette nouvelle Alliance. Ce qui est dit ici ne doit pas en sortir. Les autres penseront que vous êtes mes conseillers, pas les fondateurs d’un réseau de résistance. Si vous voulez introduire quelqu’un de nouveau dans notre organisation, proposez son nom au cercle… Nous voterons et déciderons ou non de l’intégrer. Ceux que nous savons déjà être dignes de notre confiance, comme les Solo, nous rejoindront dès leur arrivée. A présent, essayons de penser selon la méthode « souple »… Les Yuuzhan Vong frapperont Borleias. Nous devons les attirer ici, leur permettre quelques victoires afin qu’ils apprennent à anticiper nos tactiques… des tactiques que nous abandonnerons quand il le faudra. Au travail. J’ai besoin d’un « moi » et j’ai besoin d’un « eux ».

— D’accord, dit Tycho. Je peux être « eux » aussi bien que « toi ». Tu seras un bien meilleur « toi » que moi – forcément. Alors que si tu es « eux » et moi « toi », toutes les réflexions seront extérieures…

Wedge sourit et acquiesça.

— D’accord. On fait comme ça.

— Désolé… je ne vous suis plus, protesta Lando.

— C’est un jeu tactique, expliqua Wedge. Quand les Vong décideront d’envoyer un véritable commandant contre nous, après quelques combats, ce type analysera nos tactiques pour développer la stratégie optimale. En d’autres termes, pour avoir une idée de ce qu’il fera, il faudra découvrir quelle part de nos tactiques et de nos pensées ce commandant sera capable de prédire. Si nous agissons comme prévu, nous renforcerons son sentiment de supériorité…

— … Pour ensuite abandonner ces tactiques et lui faire une surprise, dit Lando.

— Tout à fait. Tycho sera le général Antilles et je serais le commandeur yuuzhan vong. A nous de voir jusqu’où nous pouvons le mener en bateau.

— Oh, je comprends, dit Lando. Mieux que vous le pensez. Vous allez jouer au sabacc.

Wedge hocha la tête.

— Je suppose. Mais les mises seront les plus importantes de toute l’histoire du jeu…

Derrière les lignes ennemies 1 - Le rêve rebelle
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